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Êtes-vous visuel, auditif ou kinesthésique ?
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Par Chantal Teasdale, CRHA
Dans une situation d’apprentissage, aucun d’entre nous ne fonctionne pas de la même façon parce que nous n’avons pas le même style d’apprentissage. Quand vous participez à une formation en gestion, que vous suivez une leçon de ski ou que vous assistez à une conférence, pourquoi certains prennent-ils des notes, pourquoi d’autres préfèrent-ils écouter attentivement et pourquoi quelques-uns espèrent-ils que le cours soit plus concret? C’est qu’il existe trois styles d’apprenants : les visuels, les auditifs et les kinesthésiques. Qu’est-ce cela veut dire?
D’abord, les visuels représentent 65 % de la population. Ils comprennent mieux des éléments nouveaux lorsqu’ils peuvent visualiser les informations. Ils préfèrent les images à mille mots. La vue et la pensée sont leurs sens dominants. Ils appréhendent bien les formes, les couleurs, les espaces. Certaines idées se construisent dans leur tête et pour s’assurer de leur compréhension, ils sont rassurés de pouvoir les repérer sur une photo, un tableau, un graphique ou un schéma. Lorsqu’ils parlent ou expliquent quelque chose, ils ont souvent recours à une feuille et à un crayon pour illustrer leur propos. C’est plus clair pour eux et ils croient forcément que ce sera plus clair pour les autres!
Ensuite, il y a les auditifs qui constituent 30 % de la population. Ils apprennent facilement en écoutant la parole (les mots) ou les sons. L’ouïe est leur sens dominant. C’est pourquoi ils ont généralement de fortes habiletés en communication verbale. Ils apprécient la musique et ont souvent un talent musical. Ils ont aussi de la facilité à apprendre des langues puisqu’ils entendent et maîtrisent les intonations de voix et les accents. Ils prennent très peu de notes et ils se fient à leur mémoire. Ils choisiront d’enregistrer pour réécouter au lieu d’écrire pour relire. Lorsqu’ils lisent, ils le font à haute voix pour mieux comprendre. Pour mieux retenir, ils se dotent de trucs phonétiques sous forme de rimes ou de chansons.
Finalement, nous devons aussi considérer les kinesthésiques, bien qu’ils ne représentent que 5 % de la population. Comme « kiné » veut dire « toucher », ces personnes apprennent mieux lorsqu’ils peuvent participer, toucher, agir, imiter, donc être physiquement actifs. Ils aiment le mouvement. C’est ainsi qu’ils ont beaucoup de difficulté à rester en place ou à demeurer attentifs pendant une longue période. Souvent ils sont bons dans les sports et démontrent une forte motricité. Ce sont ces gens qui préfèrent la méthode essai-erreur au lieu d’écouter des instructions. Parfois, ils sont perçus comme lents. C’est que, tout simplement, ils apprennent différemment.
En conclusion, tous les styles d’apprentissage sont dans la nature et ils ne peuvent être négligés. Il appartient donc à chacun d’entre nous en tant que gestionnaire, présentateur, animateur, formateur, professeur ou même parent, de prévoir des méthodes qui s’ajusteront à tous les styles. Sachez que si vous ne faites que parler ou si vous utilisez un support visuel sans attrait, vous perdrez l’attention des visuels et des kinesthésiques. De même, si vous ne mettez pas les participants à contribution dans votre activité, que ce soit sous forme de discussion ou de cas pratiques, vous ne gagnerez pas l’intérêt des kinesthésiques et, en plus, les auditifs voudront s’exprimer et les visuels réclameront des images concrètes pour que leur cerveau demeure actif! Il faut être extrêmement attentif aux autres pour déceler les styles d’apprentissage dans un environnement donné et être conscient que, souvent, les personnes concernées ne connaissent même pas leur propre style. Il faut être à l’écoute des signes qui peuvent donner des indices. La flexibilité dans la méthode et la créativité deviennent alors un beau défi sur lesquels il faut miser pour optimiser les apprentissages et la rétention des individus qui nous entourent.
Chantal Teasdale, CRHA, est partenaire d’affaires, ressources humaines chez Pfizer inc.
Cet article a été publié dans le quotidien La Presse le 23 octobre 2004.
Source
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http://www.portailrh.org/votre_emploi/fiche_lapresse.aspx?f=21617
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